«Nous voulons être le partenaire énergétique privilégié des populations rurales»

Monsieur Bischof, tout le monde connaît les stations-service AGROLA dans les zones rurales. Depuis quelques années, vous êtes en pleine mutation. Quels sont les changements ?

Le monde de l'énergie et de la mobilité évolue, et AGROLA avec lui. Notre objectif est de continuer à fournir de l'énergie de manière fiable aux habitants des zones rurales. C'est pourquoi nous sommes en train de passer du statut de simple distributeur de combustibles et de carburants à celui de prestataire de services énergétiques complets. Par exemple, avec des stations-service hybrides où il est possible de faire le plein de carburant classique et de recharger des véhicules électriques sous un même toit. Ou avec des solutions énergétiques intégrées basées sur le photovoltaïque. Dans le domaine des carburants fossiles, nous proposons désormais du HVO. Il s'agit d'un carburant diesel organique à base de résidus et de déchets. Dans le domaine des combustibles, nous sommes leaders dans le commerce des granulés de bois depuis plus d'une décennie. Tout cela montre que nous participons activement à la transition énergétique. En collaboration avec nos partenaires, les coopératives régionales LANDI et les populations rurales.

La mobilité et l'énergie restent-elles les points décisifs ?

La mobilité et l'énergie resteront des thèmes centraux à l'avenir, en particulier dans les zones rurales. En effet, en dehors des villes, on dépend souvent davantage de la voiture. Dans le même temps, le besoin de solutions innovantes s'y fait de plus en plus sentir. C'est là que nous apportons notre savoir-faire et créons de nouvelles offres. Par exemple, avec le développement de l'infrastructure de recharge ou d'alternatives aux carburants fossiles respectueuses du climat. En matière d'approvisionnement énergétique, notre objectif reste clair : fournir une énergie sûre, abordable et de plus en plus renouvelable aux ménages, à l'agriculture et aux entreprises. Pour cela, nous misons sur une combinaison de photovoltaïque, de solutions thermiques, de technologies de stockage et de commandes intelligentes. Nous envisageons la mobilité et l'énergie de manière globale. C'est la seule façon de faire réellement progresser l'avenir énergétique dans les zones rurales.

Vos stations de recharge électrique ou vos pompes à HVO constituent également une publicité physique pour une autre mobilité. Dans quelle mesure les solutions d'infrastructure peuvent-elles influencer le comportement des gens ?

C'est un point important. En effet, les infrastructures ont un fort pouvoir de signalisation. Par exemple, lorsque nous construisons une station de recharge électrique à la campagne ou installons une pompe à HVO, nous montrons qu'il existe des alternatives à la mobilité purement fossile. Et plus important encore : ces alternatives sont disponibles à proximité. Beaucoup de gens sont ouverts au changement, mais ils ont besoin d'offres adaptées à leur quotidien. Si la station de recharge la plus proche se trouve à 30 kilomètres, le passage à la voiture électrique devient un obstacle. Mais s'il existe une solution adaptée à l'endroit habituel, elle sera beaucoup plus susceptible d'être utilisée. À elle seule, l'infrastructure ne change pas les comportements, mais elle en est une condition préalable essentielle. Nous nous considérons ici comme un facilitateur. Nous créons des offres qui facilitent la transition et accompagnons les gens avec des solutions concrètes. C'est ainsi que le changement peut réussir de manière très pratique.

Vous travaillez également sur un approvisionnement décentralisé en électricité, par exemple avec des installations photovoltaïques sur des zones industrielles, des stations de recharge électriques ou de nouvelles solutions de chauffage. Quel est l'impact de cette décentralisation ?

La décentralisation est essentielle pour l'avenir énergétique, en particulier dans les zones rurales. En produisant l'électricité là où elle est consommée, par exemple à l'aide d'installations photovoltaïques sur de grandes surfaces de toitures ou de façades, nous soulageons le réseau, évitons les pertes liées au transport et renforçons la sécurité d'approvisionnement régionale. La décentralisation rend également plus indépendant : ceux qui produisent, stockent ou utilisent eux-mêmes leur énergie réalisent non seulement des économies, mais se prémunissent également contre les influences extérieures. Autre avantage : la valeur ajoutée reste dans la région. L'argent investi dans une installation solaire ou une solution thermique revient souvent aux entreprises locales et crée des emplois. La décentralisation n'apporte donc pas seulement des avantages techniques. Elle renforce la responsabilité individuelle et la cohésion sociale. La transition énergétique devient ainsi tangible et réalisable, même dans les régions rurales de Suisse.

La transition énergétique se décidera-t-elle à la campagne ?

Je suis convaincu que les zones rurales jouent un rôle décisif dans la transition énergétique. En effet, la campagne offre suffisamment d'espace pour la production d'énergie verte. Parallèlement, les besoins énergétiques y sont élevés. Et nous avons, par exemple, de nombreux acteurs tels que des entreprises industrielles ou agricoles engagées ou des administrations communales qui souhaitent faire bouger les choses et qui agissent de manière cohérente. Si nous créons ici des solutions renouvelables, cela aura un effet notable sur l'ensemble. Notre mission en tant que fournisseur d'énergie est d'apporter le meilleur soutien possible : avec des conseils, des infrastructures et des solutions pratiques.

Vous connaissez très bien la campagne. Comment utilisez-vous votre expérience pour trouver les bonnes solutions ?

Nos racines sont à la campagne. Le partenariat étroit et de confiance entre AGROLA et les coopératives LANDI fait notre force. Grâce à cet échange, nous créons des synergies et acquérons des connaissances précieuses pour notre activité. Nous écoutons, nous discutons avec les agriculteurs, les commerçants ou les communes, nous comprenons leurs besoins. À partir de là, nous développons des offres qui leur conviennent vraiment et qui fonctionnent au quotidien, qu'il s'agisse d'une installation photovoltaïque pour leur propre consommation, d'une solution photovoltaïque intégrée ou d'une infrastructure de recharge adaptée. Cette relation étroite avec les habitants des zones rurales nous caractérise et nous distingue des autres acteurs du marché.

En tant que PDG d'AGROLA, qu'est-ce qui vous tient personnellement à cœur dans le cadre de cette transformation ?

Pour moi, il est essentiel d'impliquer activement nos collaborateurs et de les associer au processus. Ils sont au cœur d'AGROLA. C'est leur engagement, leur esprit novateur et leur volonté d'emprunter de nouvelles voies qui rendent notre transformation possible. Il est donc important pour moi de créer un environnement dans lequel ils se sentent en sécurité, écoutés et encouragés. Car la meilleure stratégie ne sert à rien si elle n'est pas incarnée, façonnée et soutenue par tous. En d'autres termes, la transformation n'est pas une discipline individuelle. La transformation est un travail d'équipe.

Dans 20 ans, lorsque je traverserai le pays, où verrai-je le logo AGROLA ?

Le logo AGROLA sera clairement synonyme de mobilité et d'énergie respectueuses du climat dans les zones rurales : il sera bien visible dans les stations-service dotées d'une infrastructure de recharge moderne et proposant des carburants alternatifs. Mais AGROLA sera également associé aux fermes ou aux bâtiments commerciaux qui produisent de l'électricité solaire, l'utilisent eux-mêmes ou la revendent. AGROLA sera également présent dans les solutions de chauffage, les points de recharge dans les villages ou les offres énergétiques numériques. En bref, nous voulons être présents partout où l'énergie est nécessaire à la campagne.